La pêche de la daurade au ver


     Voici une pêche très technique. La discrétion et la finesse des montages sont des contraintes incontournables si on ne veut pas subir de cruelles désillusions.
     Les daurades vivent habituellement en bancs plus ou moins importants. Ceci est important à prendre en compte car il ne va pas falloir se décourager si on reste un temps assez long sans touche. Il va falloir pour la même raison ne pas perdre de temps lorsque les touches vont se précipiter, pour cesser à nouveau pour un certain laps de temps.
     Tentons donc notre chance et partons traquer la daurade royale ....

     Pour commencer, il va falloir rechercher un site propice à la pêche de ce sparidé. Le bateau sera mis à l'encre dans un endroit où les fonds seront mi-rocheux, mi-sablonneux. Un couloir de sable entre deux ridains de roches est l'endroit rêvé. On pratique souvent très près de la cote, par des fonds de 7 mètres ce jour de fête du travail dans le cadre de ce reportage.
     De nombreux appâts sont utilisables pour pêcher la daurade mais le meilleur à mon sens est le ver américain. Il sera possible, du fait qu'on utilise plusieurs cannes de varier le menu offert à nos chers poissons. Des dures ou demi dures sur une canne et les américains sur deux autres. Si elles prennent sur des vers moins onéreux que les américains, pourquoi ne pas en profiter. Malheureusement, c'est rarement le cas.
     La mise en place du ver va réclamer toute notre attention. Au moyen d'une aiguille à ver, on commence par enfiler le ver sur l'aiguille. Attention à ne pas être surpris par ..... et puis non, je ne vous dit rien, vous verrez par vous même. Si vous croyez avoir rencontré un alien, n'hésitez pas à m'envoyer un petit mot.
     Une fois le ver sur l'aiguille, mettre la pointe de l'hameçon dans le trou de l'aiguille. Comme vous pouvez le remarquer sur cette photo, je n'utilise pas les hameçons traditionnels du pêcheur de dorades. Je monte des hameçons à truite, renversés, de taille 4 en général. Ces hameçons ont un excellent piquant (indispensable pour piquer la dorade). Du fait de leur manque de résistance à la corrosion, je change très, très, très souvent ces hameçons. J'ai donc toujours un bas de ligne, très long (1 mètre 80 de 25 centièmes de très bonne qualité) quasiment neuf.
     Le ver est ensuite remonté sur l'hameçon puis sur le nylon du bas de ligne. Une portion du ver est suffisante lorsque les vers américains sont de grande taille.
     Après avoir lancé la ligne munie d'un plomb de 30 grammes, les cannes sont posées, fil non tendu. Il faut ainsi attendre la première touche qui peut intervenir très rapidement dans certains cas. Surtout pas de précipitation. La dorade va mettre vos nerfs à contribution et malheur au pêcheur qui se jette sur sa canne pour un ferrage prématuré. Si la canne est prise en main, bien baisser le scion pour ne pas tendre le corps de ligne. Ce n'est qu'après plusieurs départs, que le moment de ferrer énergiquement sera venu.
     Ouf, ça y est, la première touche. Je ferre et elle est bien là, au bout de ma ligne. La défense de la daurade est vigoureuse au départ. En principe elle se laisse ensuite approcher du bateau et repart de plus belle une fois qu'elle est à un dizaine de mètres de vous.
     Un premier poisson vient d'être capturé. Comme on l'a vu plus tôt, il ne faut pas perdre de temps. Si le banc est là et est mordeur, il faut en profiter, ça ne durera pas.
     Les touches se sont bien succédées, entrecoupées de périodes de calme pour reprendre encore. Au bout de 3 heures de pêche, c'est une bien jolie bourriche que nous avons, de daurades de 200 à 450 grammes. Nous n'avons plus de vers américains et on ne peut pas dire que les autres vers soient aussi prisés par nos belles. Il est donc temps de lever l'encre et de rentrer au port après avoir remis à l'eau la majorité des prises.