La pêche du loup à la traîne


     Voici LA pêche que certains considèrent comme l'aboutissement du pêcheur en mer à bord d'un bateau.
     Si je ne vais pas aller jusqu'à sacraliser cette pêche comme le font ceux qui en sont arrivés jusqu'à ne plus pratiquer que celle là, j'avoue que c'est celle qui fait le plus fantasmer. Sur nos côtes languedociennes, il n'y a rien de commun avec la pêche des bars de l'océan. Le nombre de prise est bien inférieur mais le plaisir n'en est qu'encore augmenté.
     Tentons donc notre chance et partons traquer le GROS loup, à la traîne, à la peau....

Et oui, ça y est, le mot magique est lâché : la peau. De quoi s'agit il ? d'un leurre souple commercialisé dans les boutiques spécialisées mais que tout passionné de cette pêche confectionnera lui-même. Comme nous allons chasser le gros loup, elle sera montée avec un hameçon droit numéro 3/0.
Afin d'augmenter les chances de tenter un loup, nous allons mettre 2 traînes latérales écartées par des tangons de 5 mètres et au centre, nous tiendrons la troisième à la main. Le corps de la traîne est enroulé sur un enrouleur fixé au bateau. Les tangons sont munis de pinces déclencheur car nous allons traîner à raser le fond. En cas d'accrochage, la pince libérera la traîne ce qui évitera de risquer de casser les tangons.
Le pilote automatique est en place, on va traîner à vitesse extrêmement réduite. La plombée sera étalée selon la technique de la "criminelle" avec des plombs olives allongées de 20 et de 30 grammes. Le poids total pourra aller de 500 grammes à plus d'un kilo en fonction de la profondeur. En ce moment on dispose de 600 grammes et le fond est de 11 mètres.
Un premier poisson vient de se prendre. Le loup, pris à la traîne n'est pas un farouche combattant. Il offre plus de résistance (façon sac plastique) que de rush. De plus, nous qui cherchions un gros loup !!!
Voici donc ce premier poisson. Pas même le kilo. C'est encouragent mais ne nous satisfait pas. On va le remettre à l'eau et repasser sur le même secteur qu'on a pris bien soin de repérer au moment de la touche.
On a bien fait d'insister. La ligne du dérouleur est cette fois partie franchement et ce n'est pas le fond qui prend du fil plus que le bateau n'avance. Dans ces moments, attention à ne pas laisser de mou dans le fil. Ne surtout pas débrayer le moteur du bateau. On avançait à 2 nœuds environ. On va seulement tourner très large autour du poisson. Le moment de l'épuisage n'est pas le plus simple car le filet a tendance à se mettre à plat à l'arrière du bateau. Ce beau loup de 4 kilos va finalement être hissé à bord.
Ouf, ça y est. Allez faites pas la gueule. Appliquez vous à traîner bien lentement avec de jolies peaux bien équilibrées pour ne pas tourner et n'hésitez pas à m'envoyer des photos de vos prochaines prises.